Qu’est ce que le Wax ? Il s’agit d’un tissu 100% coton, imprimé de couleurs vives grâce à une technique d’impression à la cire (aujourd’hui remplacée par de la résine). Inventé par les hollandais en 1800 afin de tenter de reproduire les batiks indonésiens en masse, le tissu Wax déplait en Indonésie par ses défauts mais trouve un public inattendu en Côte-de-l’Or où ses irrégularités sont considérées comme un atout, rendant le motif plus vivant. Le Wax se popularise alors en Afrique de l’ouest, avec des motifs et des couleurs repensées afin de plaire à ce nouveau marché.
Aujourd’hui, le Wax fait partie intégrante des cultures africaines. Les motifs forment même un véritable langage, chacun ayant une signification allant du quotidien à l’expression politique.
De par son procédé d’impression particulier, le Wax authentique est un tissu rare et cher (il est aujourd’hui essentiellement produit en Hollande et au Ghana). La plupart des tissus Wax que nous connaissons sont donc en fait des imitations, produites massivement en Asie et enduites après impression !
Depuis quelques années, le Wax est mis sur le devant de la scène par de nombreux créateurs. D’abord accueillie favorablement par de nombreux média communautaires ravis de voir ce tissu traditionnel apparaitre sur les podiums, son utilisation parfois maladroite mais surtout de plus en plus omniprésente pose aujourd’hui la question de l’appropriation culturelle. “Mais alors, faut-il être africain pour faire de la mode africaine ? Pas forcément. Mais l’héritage culturel ne peut être occulté” (Maze). Une nouvelle vague de créateurs africano-européens travaille d’ailleurs à se réapproprier cette identité trop souvent cantonnée au folklore !
I sew, therefore I am – La Waxeuse – Cap’taines Crochettes – Sabali
Si la question de l’appropriation culturelle se pose sur le catwalk, dans la blogosphère couture le consensus semble être à la créativité sans frontières ! Sur le blog de Oonaballoona, un article rafraichissant exhorte les couturières à se lancer sans arrière-pensées. Et comme en témoigne la commentatrice CinderellaRidvan : “D’ailleurs mes ambuyas (grand-mères et tantes) sont ravies de voir mes amis blancs en porter, elles disent que tout le monde parait plus beau dans de superbes imprimés…”.
Références :
– Wax (Wikipedia)
– What is African Wax print fabric?
– The curious history of “tribal” prints (Slate)
– Le Wax et la Haute Couture, appropriation ou exercice de style ? (Kabibi)
– Wax mania : La mode occidentale s’empare de la culture africaine (Maze)
– Wax on, Wax off (Oonaballoona)
Eve, 2 mars 2018
Personnellement, je le fais tremper longtemps (plusieurs heures) dans de l’eau bien vinaigrée. Ça assouplit bien le wax et surtout, ça fixe la couleur (certains wax de qualité moindre dégorgent énormément). Ensuite, je le lave.
céline, 2 mars 2018
Bonne question… faut il même laver le tissu avant de coudre?
Camille, 14 mars 2018
Comme le conseille Eve plus haut, l’idéal est de faire tremper le tissu dans du vinaigre pour fixer la couleur, puis de le laver en machine (40° max).
bou, 3 mars 2018
je n’ai jamais cousu du wax pour les habits (pour les sacs ou coussins, oui) car je trouve ce tissu assez “raide”. Du coup, j’attends avec intérêt l’article sur les associations tissus/patrons !
Mary, 5 mars 2018
Merci pour ce chouette article.
On vient de m’offrir le livre “Wax & co, anthologie des tissus imprimés d’Afrique” d’Anne Grosfilley : juste magnifique !
Orianne, 14 mars 2018
Je rêve de faire une jupe fumeterre ou Azara en wax mais je ne sais pas si c’est approprie. Mon tissu fait 160gr / ml. Qu’en pensez-vous ? Ma crainte est que l’effet soit un peu boxy.
Camille, 14 mars 2018
Le rendu sera en effet plus rigide que dans les tissus recommandés pour ces deux modèles, mais cela pourra quand même être joli ! La jupe Chardon longue de Cap’taines Crochettes, présentée plus haut, donne une bonne idée du résultat 🙂
Ilona, 14 mars 2018
La wax s’assouplit beaucoup au fil des lavages… j’ai agrémenté Aubépine en chambrey avec de la wax et c’est tip top ! (pas de photo sous la main, je vais chercher…) et j’ai le projet de faire Belladonne qui devrait bien s’y prêter aussi mais à mon avis on peut tout faire avec de la wax… enfin presque tout ! J’en ai même mis dans une robe de mariée en empiècement avec de la soie sauvage… 😉 J’ai cousu la wax après un bon bain vinaigré + gros sel et un ou deux lavages de précaution. La robe a ensuite été lavée à sec au pressing et a résisté au crash test, aucune bavure des tissus sur la soie blanche !!!
Louise, 1 mars 2018
Super ce coup de projecteur sur le wax ! Mais alors ma grande question (et peut-être quelqu’un pourra me répondre ici) : on l’entretien ce tissu ? J’ai un beau coupon que je n’ose pas passer en machine…